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La santé numérique

Le Premier ministre accompagné du Ministre des Solidarités et de la Santé présentait mardi 13 février 2018 la Stratégie gouvernementale de transformation du système de santé qui devrait après une période de réflexion et de concertation de trois mois ouvrir un nouveau cap pour préparer le système de santé de demain autour de cinq chantiers dont celui du numérique.


Le dossier de presse sur cette stratégie  rappelle que d'ici 2022 le gouvernement s'est fixé trois objectifs majeurs pour "accélérer le virage numérique représentant une vraie opportunité pour améliorer la qualité des soins pour le patient, le quotidien des professionnels grâce aux changements d'organisation". C'est pourquoi le gouvernement s'est fixé ici trois objectifs : accessibilité en ligne pour chaque patient de l'ensemble des données médicales, dématérialisation de l'intégralité des prescriptions, simplification effective du partage de l'information entre tous les professionnels de santé.

Dans un "Petit guide d'exploration au pays de la santé numérique" publié en 2015 en partenariat avec la Fondation de l'Avenir, l'UPEC et la Mutualité française, on peut lire que "la santé numérique intègre principalement trois domaines d'application, les systèmes d'information en santé, la télémédecine et la télésanté", les dispositifs technologiques sont centrés sur le patient ou le grand public, les offreurs de soins tels les établissements de santé, les professionnels de santé, les acteurs assurantiels, régulateurs publics...

Cette nouvelle Lettre fait le point sur quelques éléments de ce dossier consacré à la e-santé.

Sources : "Stratégie de transformation du système de santé", dossier de presse, mardi 13 février 2018, Ministère des Solidarités et de la Santé "Petit guide d'exploration au pays de la santé numérique", Fondation de l'Avenir, 2015 "Les technologies numériques au service de la santé", rapport présenté au nom de la Commission Santé/Social, Conseil économique, social et environnemental des Pays de Loire, février 2016 "Santé connectée, de la e-santé à la santé connectée", Livre blanc du Conseil national de l'Ordre,  janvier 2015 "Etat des lieux de l'innovation en santé numérique", Fondation de l'avenir, 2015 Revue actualité et dossier en santé publique (adsp), n° 101, décembre 2017 Le "Big Data en santé", Fondation de l'avenir, novembre 2015 "La santé à l'heure de l'intelligence artificielle", terra nova, décembre 2017 "Les établissements de santé au cœur de la cyber-Sécurité", Blog Houdart et associés, mars 2018

Données générales : définitions, bénéfices attendus Dans un livre blanc en 2015 du Conseil national de l'ordre des médecins, la "e-santé" est définie depuis 1999 comme "l'usage combiné de l'internet et des technologies de l'information à des fins cliniques, éducationnelles et administratives à la fois localement et à distance" Six ans après est apparu un autre terme avec la m-santé (santé mobile) qui a été définie en 2009 par l'OMS comme "recouvrant les pratiques médicales et de santé publique reposant sur des dispositifs mobiles tels que téléphones portables, systèmes de surveillance des patients, assistants numériques personnels..." La télémédecine est définie en France depuis 2010 avec la téléconsultation, la téléexpertise, la télésurveillance médicale, la téléassistance médicale. Le rapport du CESER des Pays de Loire liste les enjeux de ces technologies prometteuses pour la médecine avec un développement des coopérations professionnelles, un partage d'informations en croissance exponentielle et quasi instantané, une meilleure prise en charge des patients, une égalité d'accès aux soins améliorée... Dans un livre vert publié par la Commission européenne en 2014, trois bénéfices potentiels en terme de soins sont attendus, prévention accrue et meilleure qualité de vis, systèmes de santé plus efficients et plus durables, patients plus responsables. Le rapport du CESER précise ces bénéfices pour le patient : une meilleure prévention, une offre de services complémentaires publique/privée, un suivi plus rigoureux des maladies chroniques, plus d'autonomie et de sécurité pour les personnes âgées et fragiles, un moindre risque d'incompatibilité des traitements prescrits, la possibilité de garder l'historique de sa propre santé et des traitements reçus, l'accès à une information médicale riche, le bénéfice des progrès de la recherche médicale, l'accès à des compétences médicales spécialisées sur tout le territoire, les avantages des fonctions interactives de l'outil numérique... Dans un "état des lieux de l'innovation en santé numérique publié en 2015, les auteurs analysent l'impact des TCE sur l'offre de soins de professionnel à professionnel (dossiers médicaux électroniques) ou entre professionnel et patient (services de santé à distance, réseaux de soins intégré), l'information du grand public (sites communautaires) ou encore les conséquences sur le métier d'assureur (médecine prédictive et big data).

Focus sur la télémédecine : La revue adsp de décembre 2017 consacre un numéro spécial à la télémédecine. Dans un premier article, Pierre Simon et Pascale Gayard rappelle que la France fait partie des pays pionniers en Europe dès le début des années 1990, vingt cinq ans après, la télémédecine n'est exercée que par un nombre restreint de praticiens faute de volonté politique, de financement clair et de formation des professionnels. L'actuelle stratégie nationale de santé présentée en octobre 2017 et le projet de LFSS 2018 devraient donner une nouvelle impulsion pour les auteurs. Dans un second article, Pierre Simon, ancien Président de la société française de télémédecine distingue télémédecine clinique et télésanté ou encore télémédecine informative. Les premières pratiques relèvent du droit de la santé et inscrites dans le code de la santé publique et les secondes du droit de la concurrence, des directives européennes sur l'e-commerce. La télémédecine permet un accès aux soins amélioré (zones sans ressources médicales, prisons) et une prise en charge lors de la phase aigüe d'un AVC par exemple (télé-AVC dans les groupements hospitaliers de territoire). Elle améliore la permanence des soins en imagerie médicale pour répondre à la pénurie des ressources et à l'hyperspécialisation de la radiologie. Elle offre un meilleur suivi de la prise en charge des personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques à domicile ou dans les Ehpad. Après la loi de modernisation du système de santé de 2016, quatre axes de développement d'ici 2020 de l'e-santé ont été déclinés :     - mettre le citoyen au cœur de l'e-santé : renforcer et simplifier l'accès aux soins     - soutenir l'innovation par les professionnels de santé (cursus de formation)     - simplifier le cadre d'actions pour les acteurs économiques en mettant en place une gouvernance plus       lisible     - moderniser les outils de régulation du système de santé (sécurité des systèmes d'information)

Focus sur le Big Data en santé : Dans un rapport de 2015, les exploitations possibles du Big Data sont étudiée par la Fédération de la Mutualité françaises, en particulier le soutien à l'intégration de l'offre de soins (aide à la décision médicale) ou encore le service de prévention personnalisée. Le Big Data permet de détecter des modèles comportementaux ou de profils patient, il évalue le risque et le comportement des assurés dans la gestion de sa maladie ou en matière de prévention. Il joue également sur la capacité à traiter le génome humain en développant une nouvelle médecine dite prédictive. Le patient est de plus en plus acteur de sa santé via les outils connectés et les forums communautaires. Il aide la patient dans sa démarche d'autonomie en lui proposant des services d'analyse comparée avec d'autres patients atteints de maladies similaires ou confrontés aux mêmes questions de santé.

Focus sur la santé à l'heure de l'intelligence artificielle : Dans cet article écrit pour Terra nova, Luc Pierron et Antoine Evennou étudient les enjeux de l'IA dans le monde de la santé en posant dans l'introduction des questions comme quelles formes prendront la collaboration ou le partenariat entre l'homme et la machine ou encore la machine pourra t-elle remplacer le professionnel ? Pour les auteurs "l'ordinateur aidera à formuler un diagnostic toujours plus sûr et à proposer une thérapie toujours plus pertinente. Imagerie médicale, analyse à un moment "t" des données de santé, recherche sont autant de champs impactés par l'IA, de nouvelles professions vont émerger comme des infirmiers spécialisés clinique ou de pratiques avancées qui se chargeront de missions à la place des médecins...

Les limites : Des enjeux économiques, éthiques et sociaux sont soulevés, notamment avec la question si le numérique est ou non au service de l'humain, "le patient connecté ne doit pas devenir un patient isolé" ! Pour certains il faut éviter que "l'ingénierie numérique soit au seul service d'une recherche d'économies budgétaires ou encore que le respect des libertés individuelles soit remis en cause (captation abusive de données, "fuites" médicales au delà des milieux autorisés...). De son côté le Conseil de l'Ordre" met en garde sur les conséquences du modèle économique qui sous-tend la santé connectée et repose sur la valorisation des données". Un aspect non négligeable est évoqué sur le blog de la société d'avocats Houdart et associés, celui  de la cyber sécurité alors que le secteur de la santé n'est pas épargné par les cyberhackers (4 165 attaques dénombrées en France en 2016 contre les systèmes d'exploitation des établissements de santé). C'est pourquoi la loi 2018-133 du 26 février 2018 sur l'adaptation du droit de l'UE dans le domaine de la sécurité oblige tous les opérateurs de services essentiels (OSE) publics et privés qui délivrent des prestations de soins. (établissements de santé).

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